HISTORIQUE

En 1991 est née l'idée de l'association R.A.M.S.E.S. Réseau d'Actions Médico-psychologiques et Sociales pour les Enfants Sourds

 

un réseau pour jeter des ponts entre professionnels de champs différents, venant d'institutions différentes (éducation, social, médico-social, sanitaire), tous concernés par un même objet, la santé mentale des enfants sourds.

 

des actions de formation et d'information auprès des professionnels et du public concernés, mais aussi en direction des pouvoirs publics et des tutelles.

 

Contexte :

7% de la population française présente un déficit auditif, soit près de 4 millions de personnes, dont 60% sont représentés par les personnes âgées. On estime à 450.000 le nombre des enfants sourds de 0 à 18 ans en France, dont 30.000 enfants sourds sévères et profonds soit, en Ile-de-France, environ 5.OOO enfants. Ces derniers, du fait de leur handicap, rencontrent les plus grandes difficultés pour s'approprier la langue de leurs parents, le français (oral ou écrit). Ils ont donc besoin d'une éducation spécialisée, de professionnels instruits des problèmes posés par la surdité et spécialisés dans les difficultés de communication. Ils trouvent ces professionnels dans les institutions d'éducation spécialisée.  Or, près de 30% de ces enfants, selon une étude menée en 1992 en région parisienne, présentent des troubles psychologiques avérés, liés ou non à leur surdité. C'est donc, en Ile-de-France, 1.5OO enfants sourds qui nécessitent des soins de santé mentale spécialisés, prenant en compte leur handicap et notamment, leurs difficultés de communication.  Il n'existait alors, en Ile-de-France, que deux consultations de psychiatrie infanto-juvénile adaptées à ces problèmes : la Consultation "Surdité et Santé mentale" à PARIS, rue de Nazareth, dépendant de l'Hôpital Esquirol et la Consultation "Enfance et Surdité" aux ULIS, dépendant de l'Hôpital d'ORSAY. Seuls deux Hôpitaux de Jour pouvaient accueillir ceux de ces enfants qui sont le plus en souffrance, autistes ou psychotiques : l'Hôpital de Jour Georges Vacola, dans le 19ème arrondissement (12 places) et l'Hôpital de Jour de la rue Salneuve dans le 17ème arrondissement (12 places).

Aucun hôpital de jour ne pouvait recevoir des adolescents sourds en région parisienne. Dans la moitié sud de l'Ile-de-france, aucun établissement ne pouvait accueillir des enfants sourds présentant des troubles graves de la personnalité et/ou du comportement. 

En 1990, les professionnels des deux consultations médico-psychologiques spécialisées dans la prise en charge des enfants sourds, confrontés à l'absence ou à l'inadéquation totale des lieux de soins pour ceux-ci, ont décidé de former un collectif pour faire un état des lieux et formuler des propositions aux pouvoirs publics. Rapidement, d'autres professionnels ont rejoint ce collectif : psychologues et psychiatres certes, mais aussi éducateurs, rééducateurs et pédagogues des établissements d'éducation spécialisée pour enfants sourds directement concernés par le dépistage des enfants en difficulté psychologique et leur orientation vers des lieux de soins psychiques. Un besoin important d'échanges, de travail et de réflexion s'est fait jour chez ces professionnels qui, traditionnellement, sortaient peu de leurs institutions. La nécessité de sensibiliser ces professionnels du handicap à la dimension psychique est apparue comme une priorité. De la même façon, la carence de lieux de soins amenait à la nécessité de former d'autres professionnels de la santé mentale aux problèmes spécifiques posés par la surdité.